Un Pays basque que l'on connait moins, des paysages qui se méritent et quelques lieux qui restent en mémoire comme Iraty, Holzarté ou Okabé. 
Guidés par le blanc et le rouge, nous avons découvert les Pyrénées au fil des sommets et des rencontres. Un beau périple de 4 jours entre calme et passion, renouveau et amour des grands espaces, équilibre et persévérance.

Chacun trouve sur le chemin blanc et rouge ce qu'il est venu y chercher.

Etape 1 de Saint-Jean-Pied-de-Port à Kaskoleta / 17 kms
La voix des sages sur la voie du GR

Soleil à son zénith, départ de Saint-jean-Pied-de-Port où Pierre nous attend pour nous montrer la voie. Pas de meilleur moyen de débuter ce GR10 que de savoir ce(ux) qui se cache(nt) derrière le blanc et le rouge.
Des hommes, des histoires et beaucoup de passion.

Baliseur GR depuis 1979, Pierre est tombé amoureux de la montagne sur le tard mais il a plus que jamais rattrapé son retard. Les anecdotes s'enchaînent, le pas est rythmé, j'ai peine à croire qu'il a 76 ans.
On retrace le parcours de Pierre, ses défis, ses randonnées préférées comme si l'on faisait le GR76 de sa vie.

Sur les hauteurs d'Estérençuby, on fait une pause. Pierre a tout prévu, le thermos, les macarons et les sachets de thé faits maison. Un moment d'échange essentiel en randonnée "on vit tout simplement" !
On se quitte autour d'une petite démo de balisage. Pierre le sage aura marqué notre passage sur le GR10.

Avec mon acolyte de rando Adrien Ballanger, nous continuons le chemin et traînons un peu en route. Images après images, nous traînerons en fait beaucoup jusqu'à la fin de ces 4 jours.
Arrivés au gîte de Kaskoleta, nous sommes attendus pour manger. Autour de la table, une grande fratrie plus ou moins sage. La grande gueule, le discret, le rigolo, le puits de science et la soeur aux répliques cinglantes ! Avec leurs joutes verbales, on n'allait pas s'ennuyer.

L’omelette terminée, nous n'avons déjà plus faim. Je plaisante à moitié en lançant un « s’il faut ce n’est que l’entrée! » A peine la phrase terminée, un énorme plat de spaghettis bolognaises est posé au centre de la table suivi d'un gâteau à la broche. Je vais exploser !

Je me couche sans voix et je réalise que je suis partie sans médoc... L’angine de fatigue en rando, je n’avais pas prévu. Faites ce que je dis, pas ce que je fais !

De sommets en suées, les kilomètres s’accumulent, le dénivelé aussi. Je suis blanche mais je vois rouge. Vers le sommet d’Okabé, je marque une pause et me promets d’y revenir pour y camper. La vue est folle.

De nouveau, cela remonte sec jusqu’à une petite accalmie dans la forêt d’Iraty. Garde-robe automnale et lumière de fin de journée, on attaque la dernière montée jusqu’au Col Bagargiak.
Tout là-haut, les nuages dansent, le brouillard nous enveloppe et l’on peine à distinguer les chalets rouges dans la forêt. Le blanc emporte tout sur son passage y compris ma voix. Au coucher de soleil, le ciel se réveille et rougit, mes yeux aussi jusqu’à ce que ma voix lâche un « Putain, c’est beau! »

Etape 3 du Col Bagargiak aux gorges d’Holzarté / 17 kms
Le ballet dansant et les chasseurs d’Iraty

Plutôt ironique sur le papier, beaucoup moins dans les faits.
Arrivés dans la matinée, ils viennent tout juste de s’installer pour le mois. Comprendre par là, qu’ils ont fait le plein de munitions dans la cabane et par ça j'entends : ventrèche, pastis, saucisson, whisky, bières et madeleines pour accompagner la pause café. 
Chacun son avis sur la chasse mais à voir cette joyeuse bande de potes, je comprends vite que la chasse est surtout un bon prétexte pour se retrouver. « On va chercher les champignons, on se balade avec les enfants et petits-enfants, on prend l’apéro. Ici, on n’a plus d’ennuis ».
A la fin du mois, il y aura certainement plus de cadavres de bouteilles que de gibiers…