Saisir le moment

C’est un beau roman, c’est une belle histoire… c’est ainsi que cela aurait dû se terminer.
Faire des adieux un moment doul-heureux, continuer le voyage sur un dernier baiser et sans se retourner,
J’ai appris à mon cœur, ce bel aventurier, à rendre le moment du départ un peu plus léger.

C’est au moment où je m’y attendais le moins, au moment où j’en avais le plus besoin que le vent a tourné.
Lasse de lutter, le souffle coupé, j’ai baissé la garde et fait tomber l’armure devenue trop lourde à porter,
Je me suis lâchée la main et j’ai profité du moment sans penser à l’après. J’ai presque cru que je m’envolais !

Moments parfaits, moments idéalisés, j’ai, par le passé, perdu beaucoup de temps à les rêver,
Ne plus les attendre, savoir les reconnaître et même les provoquer, c’est une belle chose que le voyage m’aura enseigné.
Voyager m’aura aussi permis de pardonner mais suis-je prête à accepter qu’il me fasse aimer ?

C’est l’été, je crains de dériver, alors je jette à l’océan tout ce qui me pèse à en crever,
Le temps, l’éloignement, ton image aurait dû se brouiller, les vagues tout emporter.
Et si aux souvenirs l’on reste ancré, sur la route, j’aurais fini par oublier, envoûtée par une nouvelle contrée.

PNC aux portes, parés pour le décollage, il est temps de s’en aller,
Bientôt le son des clics va résonner mais mon esprit, lui, est déjà en train de divaguer.
Ce n’est plus un clic mais un déclic. Le doute continue de planer mais je sens bien que quelque chose a changé.

Peu à peu je perds de l’altitude mais je gagne en certitude. C’est un fait, désormais je n’ai plus peur de chuter.
Il va me falloir apprendre à voyager sans harnais de sécurité et sans penser comme pour un baiser volé.
A voyager à cœur déployé, cela devait bien arriver. Je saisis le moment, cette histoire ne fait que commencer…

Photos prises le 30 décembre 2014 (oui, oui en petite robe !)
sur le magnifique site de San Juan de Gaztelugatxe au Pays basque espagnol.