En voyage avec Made by Maider

Avoir un chez-soi dans lequel on se sente bien. Je l’avais annoncé il y a quelques temps sur Facebook & co, le blog allait changer de nom et bientôt de peau. C’est chose faite, voici Made by Maider.

Made by Maider
Mais pourquoi ce changement ? Tout simplement parce que je ne me reconnaissais plus vraiment par ici. Il y a la Maider au commencement de ce blog et celle d’aujourd’hui. Un peu comme un vêtement devenu trop petit, je commençais à me sentir à l’étroit. J’avais envie d’un nom qui me suive sur la durée, qui me donne une grande liberté et via lequel je puisse m’assumer aussi, je crois. L’histoire d’Il Était une Faim devait continuer mais autrement…

Grâce au voyage ainsi qu’à ce blog, j’ai découvert la force du partage. Non plus seulement partager ce que l’on a mais ce que l’on est. Un concept qui m’était auparavant totalement étranger et qui, disons-le, me faisait totalement flipper.  C’est « doul-heureux » mais tellement libérateur, parfois même guérisseur. Timidement, entre les lignes, j’ai commencé à éponger, à me livrer pour mieux avancer. Cela m’a donné un peu plus d’assurance mais cela m’a surtout permis d’assumer une part de fragilité que je faisais auparavant tout pour camoufler.
Changer de nom ne changera pas l’essence de ce blog, je continuerai de publier pour me faire plaisir avant tout mais toujours dans l’intention de partager et dialoguer. Rencontres voyageuses ou blogueuses, au fil des années, les échanges qui se sont créés m’ont fait grandir et apporté une sorte de bienveillance ultra apaisante.

Le ventre, la tête et le cœur
Désormais je ne voyage plus par survie mais par envie. Je ne blogue plus pour rassurer mais pour raconter, pour créer, pour souffler aussi parfois. Avec Il Était une Faim j’ai commencé à exprimer ce que j’avais dans le ventre mais je n’avais pas prévu que le voyage me prenne autant au corps. Très vite, j’ai aussi eu besoin d’écrire sur ce que j’avais dans la tête et dans le cœur : mes humeurs et mes peurs, mes échecs et mes victoires, mes joies et mes douleurs, mes rencontres et mes au revoir.

Durant ces 4 dernières années où le voyage a rythmé mon cœur et mes pas, j’ai vu le soleil se lever sur Cape Town depuis Lion’s head, j’ai pris un Pachamama uppercut dans le Salar d’Uyuni, j’ai mangé un oeuf de cent ans, du nattō, du phacochère et d’autres trucs étranges. J’ai parlé toutes sortes de langues mais j’ai toujours compté sur le sourire universel, je me suis faite voler, aider, jalouser et aimer, j’ai vu Angkor et plus de temples que mes doigts ne peuvent compter, j’ai escaladé les dunes de sable du Wadi Rum, je me suis attachée et j’ai voulu rester, je me suis faite dévorer par le trop-plein de sentiments, de questionnements et de moustiques aussi. J’ai rêvé d’un lit confortable et d’une douche chaude, j’ai dormi en couchsurfing et dans des hôtels où je n’aurais jamais pensé mettre les pieds, j’ai été émue aux larmes, j’ai ri et j’ai pleuré seule ou accompagnée. J’ai appris à profiter du moment et prendre le temps, j’ai fait un safari en Afrique du Sud, je suis montée à vélo, en moto, en tuk-tuk, en stop, à dos de dromadaire ou à cheval, je me suis égarée et j’ai retrouvé mon chemin. J‘ai perdu des objets, j’ai perdu mon esprit, j’ai perdu l’appétit, je suis tombée amoureuse, j’ai eu le cœur brisé, je me suis autorisée à être la rêveuse que j’ai toujours été, j’ai appris à composer avec le Jet Lag du cœur mais les départs et retours en voyage me font toujours peur. Je me suis trouvée un jardin secret en Patagonie, je me suis fait des amis et j’en ai perdu avec le temps et l’éloignement. J’ai oublié, gardé, crié, écrit mes mots/maux, je me suis sentie forte, faible, adulte et enfant, j’ai porté ma solitude, mon optimisme à toutes épreuves, mes bagages et mes pensées. J’ai craqué, j’ai eu envie d’arrêter le voyage à plusieurs reprises, j’ai trouvé les réponses que je cherchais, j’ai eu besoin de retrouver une routine, j’ai rêvé d’une vie rangée, à trop penser aux autres je me suis oubliée, j’ai eu besoin de tout quitter et penser à moi. J’ai adoré et détesté des moments, je me suis sentie légère, brisée, invincible, dans la crainte, en morceaux, complète, complètement incertaine, sûre à 100%, sûrement inconsciente et finalement parfaitement consciente que partir m’a redonné le goût de vivre plus fort.

« You’re living the Dream »
Je m’attendais à vivre une année plus facile, plus entourée et posée mais 2015 en a décidé autrement, elle avait d’autres plans. Je crois qu’elle m’oblige à me faire violence et voir plus grand.
Nouvelles aventures, rencontres, découvertes, perspectives, je suis impatiente de voir ce que cette fin d’année me réserve mais ce serait mentir de dire que je pars sans appréhension. Un peu d’humilité est toujours bienvenue alors que l’égotrip du voyage solo au féminin et son côté Wonder Woman que rien ne retient et rien n’atteint n’ont jamais été autant à la mode. Étrange car ce sont pourtant les deux aspects qui me font dire qu’un voyage a été spécial. Via la rencontre humaine, culturelle, créative et sous toutes ces formes, c’est ce que je recherche avant tout : être retenue, troublée, émue.
Je ne rentre jamais tout à fait la même et c’est ce qui rend l’expérience riche et belle mais aussi dure à gérer. Digérer, se réajuster, se retrouver et de nouveau tout quitter. « You’re living the Dream », il paraît mais le réveil n’est pas toujours doux contrairement à ce que l’on pourrait penser.

Concilier voyage à mon histoire, je cherche encore mon chemin mais je continuerai aussi loin que j’y trouverai une sorte d’équilibre et de vérité. Le quotidien me pèse autant que le voyage m’apaise et m’a permis de rester plus proche mais aussi de prendre de la distance avec ce que je suis et ceux qui me sont chers.
Alors en l’honneur de cette longue journée de voyage et de l’arrivée de Made by Maider, je vais partager quelques photos de mes aventures au cours de ces 4 dernières années. Tant qu’à s’assumer, autant ne pas le faire à moitié !